Le ministre de l'Agriculture et de la
Pêche, Michel Barnier, a annoncé mardi un plan pour favoriser
la commercialisation de produits agricoles en "circuits
courts" lors d'une visite à une Association pour le maintien
d'une agriculture paysanne (Amap), à Vanves (Hauts-de-Seine).
Ce plan, pour lequel aucun montant n'a
été précisé, veut faciliter une meilleure connaissance et
organisation des circuits courts, une formation aux
agriculteurs qui souhaitent commercialiser en direct leur
production et une aide à ceux qui s'installent en circuits
courts, a souligné le ministère, dans un communiqué.
Il "s'intègre dans la politique de
l'offre alimentaire sûre, diversifiée et durable" du
gouvernement avec pour objectif de promouvoir un mode de
commercialisation privilégiant la vente directe du producteur
au consommateur.
Il s'agit de répondre à "une demande
des consommateurs à la recherche de produits authentiques,
d'une plus grande traçabilité, de lien social", tout en
permettant une meilleure rémunération pour les producteurs,
toujours selon le ministère.
Vente à la ferme, par correspondance
ou encore via les Amap, les ventes en circuits courts
recouvrent la vente directe proprement dite mais aussi la
vente indirecte avec un seul intermédiaire, comme dans le cas
de la restauration (traditionnelle, collective...) ou d'un
commerçant-détaillant (boucher...), selon le ministère.
Quelque 88.600 exploitations agricoles
réalisaient de la vente directe en 2005, soit 16,3% des
exploitations, dont 47% qui transforment les produits
Créée en juin 2006, l'Amap de Vanves
livre actuellement 75 paniers par semaine. Au moins 200
personnes sont ainsi approvisionnées en légumes bio.
La production est assurée par Laurent
Marbot, 34 ans, qui loue des terres dans l'Essonne.
Depuis
trois ans, cet ancien commercial qui n'est pas issu d'une
famille d'agriculteurs, s'est installé à son compte et grâce à
son contrat avec l'Amap de Vanves, bénéficie d'un revenu
mensuel de 2.000 euros, une somme que peuvent lui envier bon
nombre de maraîchers.
Au début, la création de l'Amap
résultait d'un "engagement politique" pour défendre la
présence d'agriculteurs en Ile-de-France, explique Claire
Martin-Gousset, proche des Verts et à l'origine de
l'initiative de Vanves.
Aujourd'hui, l'approche tient plus
d'un "engagement citoyen" des "amapiens" qui viennent "de
droite comme de gauche", selon elle.
L'Amap est une association de consommateurs qui s'entend avec
un "paysan" sur la livraison d'une production agricole
(légumes, fruits...) pour une période donnée et pour un
montant fixé et payé à l'avance, mettant ainsi l'agriculteur à
l'abri des aléas.
Un des points de la charte de l'Amap stipule que les produits
doivent être cultivés sans pesticides.
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